Je vais acheter un poisson rouge.Oui, j'ai trouvé. Ca faisait un moment que je le disais. Mais je vais vraiment le faire. J'acheterai un petit bocal. Un tout petit bocal, et j'y plongerai un minuscule poisson rouge. Lorsque je serai seule, je le poserai sur la table, pas tres loin de moi. Et puis je le regarderai. Et alors je penserai a moi dans la baignoire, comme ce matin, dans cette eau brulante pleine de mousse. Je penserai a mon corps flottant dans l'eau... Et je me sentirai un peu mieux. Quand je serai triste, je pourrai penser que le poisson est triste, parce qu'on voit pas la tristesse des poissons, on sait pas quand ils sont tristes. Et quand je pleurerai, je penserai que le poisson pleure aussi, parce que avec toute cette eau, on sait pas quand le poisson pleure. Ensuite lorsque je me sentirai seule, je penserai a la solitude du poisson rouge qui tourne dans son bocal, parce que mon poisson rouge ben il sera toujours tout seul... Alors j'irai mieux. Ou bien j'aurai l'impression d'aller mieux. Ou encore je ferai semblant d'aller mieux, pour pas que le petit poisson reste triste, continue a pleurer, ou pour qu'il se sente moi seul.

Je vais acheter un poisson rouge.

Et je vais recommencer a écrire... Souvent, et pour rien...

Je vais me plaindre. Oh oui encore... J'en ai besoin. Faites comme si je criais, ou comme si je chuchotais, comme vous voulez. Je vais me plaindre, et crier, et pleurer, et rire. J'ai pas dormi. J'ai froid. Mon doudou sur mes épaules me réchauffe pas. J'ai bu du café dégueulasse. J'ai pas faim. J'ai des frissons. J'ai pleuré. Je sais meme pas pourquoi. Et j'ai encore froid. Et je me sens seule. J'ai les paupières lourdes, tres lourdes, mais j'arrive pas a dormir. J'ai le regard qui se pose dans le vide, je revois encore le jour qui se leve doucement a 7h30 du matin. La lumière est toujours allumée, cele a coté de moi. J'ai les bras tous mous, et j'ai l'impression que je vais tomber. Mais non je tomberai pas, parce que je suis déja par terre. Et non c'est pas une méthaphore, je dis pas que je suis au fond du trou parce que c'est pas le cas... Non mais si je me leve j'ai des vertiges, et je suis dans la situation ou mon propre poids est dur a supporter. Le moment ou mon propre corps m'écrase totalement. J'ai fumé la moitié du paquet de tabac. J'ai toujours froid, et jai mal aux dents a force de les serrer... Je cherche désespérément (c'est juste une expression) une chanson pour me rassurer. En vain. Et putain qu'est ce qu'il fait froid... Je vais jouer je crois... Pour réveiller mon cerveau qui dit que de la merde.

Et j'ai qu'une envie, c'est d'etre ce soir, avec mon chéri, a manger des nems dans ce petit restau chinois sur les quais... Meme si j'ai pas faim... Vite, que s'égrainent les minutes...

Vite...

Voila pourquoi je devais l'avoir avec moi...
Je savais qu'il y avait une raison bien précise.
Pardonne moi.
S'il te plait.
Je n'ai pas oublié...
Si je l'avais eu, j'y aurai pensé...
Pardonne moi...

Oui je sais je devrais dormir. Mais j'y arrive pas. Dans le ventre ca bouge et ca bouillonne. Plein de choses qui font mal à la tête. Alors j'ai posé mes fesses sur le sol, j'ai étendu mes jambes sous la table, et j'ai appuyé sur le bouton pour le réveillé. Maintenant j'écris, je sais pas trop pour qui, je sais pas trop pour dire quoi. Juste besoin de tapper des mots sans signification. Ou avec, qui sait...
Je rentrais chez moi, sous la pluie. La nuit commencait à tombait. Non, je pense que le jour s'obscursissait. Oui c'est mieux... Les batiments et les rues ont mis leurs manteaux de gris. Et puis comme d'habitude, la pluie a cachée le mal être qui sortait de mes yeux.
J'ai pris un verre de vin rouge, je me suis mise au fond du canapé, j'ai regardé la télé, ce pauvre bonhomme se faire fourré comme un nounours avec du polystyrène. J'ai parlé a papa et maman, et avec des amis aussi. J'ai pris sur moi pour aller prendre des nouvelles, là bas, j'ai sauvé un blog de la suppression, j'ai fouillé, j'ai surfé, j'ai cherché. Quelque chose. Un repere, un soutien dans cette froide nuit d'octobre. Un indice, un signe de reconnaissance, un terrier bien caché.
Je vais aller me réfugier dans un coin de ma couette, dans un bout de tissu, chercher un peu de chaleur dans ce lit si froid. Aller, courage, maintenant j'ai mon doudou...

" Non, non dis rien c'est à moi de parler. Je t'ai manqué ? Parce que toi, tu m'as manqué ... T'es un vrai tyran tu sais. C'est tellement dur de te faire la gueule. Mais je t'en veux quand même, te fais pas d'illusion. Je voudrais qu'on parle en oubliant le jeu. Rien qu'une fois. T'aimes ma robe? J'ai hésité, je l'ai chippée à ma soeur, y'en avait une autre rouge, genre bombe thermo-nucléaire, tu vois ? je sais que c'est celle-là que j'aurais dû mettre. J'ai p'tete passé, je sais pas moi, p'tete trois heures devant mon miroir mais j'y suis arrivée tu vois je suis jolie. Et alors là j'espère que ça te plait, sinon je te colle une de ces raclées. Attends chut ! Le problème c'est que, même si tu me disais "j'adore" je te croirais pas. Julien je sais plus quand tu joues et quand tu joues pas. Je suis perdue. "

Jeux d'enfants

Je ne comprends pas toujours les sensations qui me saisissent. Je ne comprends pas non plus celle qui viens de me prendre le coeur et de me le retourner violemment. Je suis dans le train, certes je n'ai pas acces a internet, mais au moins je peux écrire. Ca faisait si longtemps, n'est ce pas? Certain on meme cru que je ne tenais plus se blog. Mais non! Je suis toujours la. Mais je dois avouer que je suis dans un état ou jai du mal a écrire, ou j'essaie de vivre tout en meme temps, de profiter de chaque instants qui s'offre a moi. J'ai enfin compris ce qu'il fallait faire, profiter a fond, parce que le jour ou tout pete, on regrette alors les bons moments dont on a pas pris le meilleur. Alors comme jai peur de tout ca, comme jai peur que ca me pete a la gueule, encore, Ben je profite, a fond, tous les jours, pas une minute pour reprendre mon souffle. Courir, sans s'arrèter, profiter du vent dans mes cheveux pendant qu'il est la. Profiter du soleil sur ma peau tant qu'il ne se cache pas. Profiter des bisous alors que ses levres acceptent encore de se poser sur mon corps. Voila ce que c'est, courir sans s'arreter...

Je sens le train qui accelere, qui prend un virage, attirée d'un coté, puis de l'autre. Je vois quelques lumières a l'exterieur, mais tout est si noir. Jai collé mon visage contre la vitre, pour ne plus voir mon reflet dans le verre. J'ai vu, ou plutot je n'ai pas vu. J'ai été saisi par cette sensation, qui vient de je ne sais ou. Cette envie de pleurer, cette mélancolie du passé, cette envie de se pendre, cette envie de se rendre. Cette impression d'avoir loupé quelque chose, d'avoir raté une marche, de ne pas avoir compris, de s'etre perdue. Retrouve moi, aide moi, regarde moi. MERDE! Jai l'impression de fuir. Et si on descendait a la prochaine gare? On prend un autre billet. Pour loin, tres loin. Enfin fuir. Mais qu'est ce que je fous dans ce putain de train.T'es pas dans le bon sens ma vieille. Réveille toi! j'ai dis T'ES PAS DANS LE BON SENS!

Mais c'est quoi le bon sens... Regarde les lumières par la fenetre, calme toi. Ecoute la musique dans ta tete, fredonne la encore et encore. Pleure si tu veux, mais seche des larmes avant de descendre sur le quai. Fais leur un grand sourire. Tu vas pas gacher ce super week end pour cette merde dans ta tete. C'est remonté? Ben fais l'effort de le réenfouir bien au fond de tes entrailles. Oui la ou ca fais bien mal le matin... Aller, appuie, enfonce, encore, encore... Un petit effort, c'est pas tres compliqué. Cest une regle, lorsqu'on ne sait pas affronter ses démons, on les cache et puis apres on se sent mieux... 22h09, plus que 49 minutes de voyage... 49 minutes pour te reprendre. Courage...